Revivre après un divorce

Mis sur pied il y a cinq ans, les cours Revivre aident les divorcés à rebondir dans la vie. Christine Koenig en est l’initiatrice en Suisse romande Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a poussée à lancer la formation Revivre ? Après vingt-cinq ans de vie commune, mon mariage s’est dissous il y a huit ans. Les années qui ont suivi ont été très difficiles : il fallait apprendre à vivre seule et entreprendre le processus du pardon. D’un côté, j’ai été bien entourée

La déchirure d’un divorce est une souffrance sous-estimée

par mes amis ; de l’autre côté, je me suis sentie jugée et mal comprise. Il me manquait des personnes pouvant m’aider concrètement. Un jour, j’ai entendu parler d’un cours pour les divorcés, initié par l’Eglise Holy Trinity Brompton à Londres. Cette Eglise a aussi lancé les parcours Alpha, un cours d’initiation à la foi chrétienne dans lequel j’étais impliquée depuis des années. Je me suis donc tout de suite sentie interpellée. 

Parce que vous vouliez aider des personnes souffrant de leur divorce… Oui, s’il existait un moyen de soutenir mes amis passant par ce cauchemar, j’étais prête à tout entreprendre pour soulager cette souffrance. Avec une amie, nous nous sommes décidées à suivre une formation à Londres. Puis, pendant deux ans, avec une équipe, nous avons retravaillé et adapté ce cours en français. Au vu de mes rencontres, je suis persuadée que la déchirure qu’engendre un divorce est une souffrance sous-estimée, mais qu’il y a de l’espoir. Dieu veut nous aider à traverser cette épreuve, il peut nous faire grandir et nous amener vers une vie encore plus épanouie.

Comment se déroule le cours ? Il s’étend sur sept soirées et traite de sujets pratiques comme les conséquences de la séparation et la manière de gérer la solitude, la communication et la résolution des conflits, le pardon et la réconciliation, les questions juridiques et morales, etc. Chaque soirée commence par un repas convivial. Un partage en petits groupes est ensuite proposé autour d’un enseignement donné par des orateurs également divorcés. Les intervenants utilisent des exemples personnels, et les participants peuvent également donner leur témoignage. Pour la dernière session, nous les encourageons à inviter des amis et à témoigner de ce que le cours leur a apporté.

Quels sont les échos des participants ? Ils sont dans l’ensemble très positifs. Souvent, les participants me disent à la fin du cours : «Dommage que je n’aie pas suivi cette formation plus tôt, cela m’aurait évité bien des dégâts !» 

Quel succès rencontre ce cours ? Le nombre de participants d’un cours Revivre varie entre dix et trente personnes. Depuis l’autonome 2007, il a été donné dans plusieurs lieux en Suisse romande, comme Lausanne, Sion ou Bulle. En 2010 le matériel a été traduit en allemand. Depuis, plusieurs cours ont eu lieu en Suisse alémanique.

Propos recueillis par Sandrine ROULET

«Ce cours m’a 
bouleversée»

Mère de trois jeunes filles, Françoise a lutté de nombreuses années pour éviter le naufrage de son couple, mais elle y a laissé sa santé. Après la séparation, elle a noyé sa souffrance dans l’alcool et les médicaments, tout en essayant de garder la tête hors de l’eau pour assumer son rôle de maman. Alors qu’elle croyait toucher le fond, une amie l’a invitée au cours Revivre : «Ce cours m’a bouleversée et m’a permis de me réveiller», témoigne Françoise.
Aujourd’hui, elle a pris conscience que le pardon fait partie de la reconstruction, elle accepte sa situation et essaie de ne plus rester tournée vers le passé. «Je refais confiance à la vie et à Dieu, j’apprivoise doucement la solitude. Pour la premières fois depuis des mois, j’entrevois la lumière. J’ai encore du chemin à parcourir, mais j’ai commencé à grimper des marches qui mènent à ma nouvelle vie. Je remercie Dieu, mes filles, ma famille, mais aussi les participants du cours Revivre d’avoir partagé leurs expériences de vie. Ce cadeau que j’ai reçu n’a pas de prix.» 

 

(Family | Janvier 2012)
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